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l’esprit mutin des troupes mal payées, soit enfin à l’abus du pouvoir délégué aux gouverneurs. Il faut avoir été témoin des malheurs qui affligent une contrée, lorsqu’elle est le théâtre de la guerre, pour apprécier l’avantage de voir ce fléau loin de nos demeures. Sans doute il est des maux inséparables de la condition d’un état tributaire qui est séparé par une demi-circonférence du globe de la puissance suprême qui lui dicte des lois ; mais ces maux ne sont-ils pas amplement compensés par le bienfait de la protection militaire ; et l’on ne peut nier que les provinces du Bengale ne jouissent d’un meilleur gouvernement, et ne soient dans une position meilleure, quant à l’agriculture et aux manufactures, que toutes les autres contrées de l’Asie, à l’exception de la Chine. Mais cette situation peut s’améliorer, même sous un gouvernement despotique, quoique malheureusement il arrive que nous ne pouvons posséder le Bengale, sans mettre un obstacle insurmontable au bonheur de ses habitans ; car un peuple peut-il penser à augmenter son bien, lorsqu’il sait que toute amélioration ne servirait qu’à enrichir une autre nation ?

L’état de l’Indostan, depuis la chûte de