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la terre coûtent environ quatre fois moins qu’en Angleterre. Mais un sceptre si pesant ne pouvait être soutenu que par la main d’Aureng-Zeb ; aussi voyons-nous, dans un intervalle de cinquante ans après sa mort, une succession de princes faibles et de ministres méchans, réduire à rien cet étonnant empire.

Il est certain qu’Aureng-Zeb avait prévu les contestations qui s’élèveraient entre ses fils pour l’Empire ; et l’on assure même qu’il en avait fait le partage de son vivant. Cependant cette particularité ne se trouve pas dans les mémoires d’un courtisan d’Aureng-Zeb, publiés depuis peu[1], et elle ne m’a pas été confirmée par d’autres autorités respectables que j’ai pu consulter. Deux lettres écrites par Aureng-Zeb, à deux de ses fils, quelques jours avant sa mort, n’indiquent aucune intention

  1. Mémoires d’Eradut-Khan, traduits du Persan, par le capitaine J. Scott, en 1786. Cet estimable fragment de l’histoire Mogole, contient une notice des révolutions arrivées dans l’empire Mogol, depuis la mort d’Aureng-Zeb en 1707, jusqu’à l’avénement à la couronne de Féroksere en 1712. Il contient beaucoup de particularités curieuses, et développe pleinement le caractère politique d’un courtisan Mogol.