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on négligeait, sans les abandonner ouvertement, les provinces à l’ouest de l’Indus. Une barrière aussi forte que la partie supérieure de l’Indus, et les déserts au-delà d’Agimère, auraient dû déterminer un empereur de l’Indostan à céder toutes les provinces situées à l’ouest de cette ligne. Ce fut parce qu’on négligea cette sage conduite, que la paix de l’empire fut si souvent troublée, et que les Mogols envahirent enfin ces provinces. Ces peuples, non contens de leurs nouvelles acquisitions à l’ouest de l’Indus, passèrent ce fleuve, entrèrent dans le Panjab, et parurent si formidables à Férose II, qu’il permit à quelques-unes de leurs tribus de s’y établir, l’an 1292. Le lecteur se rappellera que l’empereur Valens tint la même conduite à l’égard des Goths, à qui l’on permit de traverser le Danube, et de former des établissemens dans la Thrace ; ce qui rend la similitude plus frappante, c’est que l’empire de l’Indostan fut conquis dans la suite par le secours des descendans de ces Mogols. Ce Férose II, quoique de la tribu de Chilligi ou Killigi (de Killige, près des montagnes de Gaur), est cependant compris dans la dynastie des Patans ; le nom de Patan ou Pitan s’appliquant par extension à toutes les