Saldagne. Charton avait tout essayé, sans pouvoir obtenir la réaction qu’il cherchait ; Berlier était définitivement perdu, déjà presque dans le coma. Il rendit le dernier soupir à cinq heures…
En sortant de la case, une heure après, Claude et le docteur passèrent devant le tombeau monumental, à l’entrée du jardin. Comme le soir, où naguère les deux amis avaient philosophé ensemble, le soleil, à son déclin, éclairait l’entrée, pour rendre plus accueillante la Maison-de-la-Mort. La porte était toujours à demi ouverte, et Claude vit dans ce hasard un mystérieux symbole.
— Pauvre Berlier ! dit Charton, il reposera dans cette terre malgache qu’il aimait !
— Et dans ce tombeau que par une prescience singulière, il s’était lui-même préparé ! ajouta Claude.
Il pensa que le lendemain il aurait à faire toutes les démarches pour la déclaration du décès et la sépulture. Le docteur, plus au courant des relations anciennes de Berlier, se chargeait de l’envoi des faire-part…
Dans le bureau de l’état civil, Saldagne se trouva en face d’un commis, à la chevelure inculte, hirsute, pleine de pellicules, à la figure ridée quoique jeune ; ce rond-de-cuir disparaissait presque derrière un amoncellement de papiers, de dossiers, de livres et de registres. Il