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L’ESCLAVE


C’était au temps des Anciens, en pays Betsileo, sur les confins des terres désertiques. Le hameau, presque vide d’habitants, dormait dans son enceinte de cactus. Tous les hommes, de grand matin, étaient partis aux rizières ; dans les cases, les petits enfants et les vieillards sommeillaient ; quelques femmes tissaient des nattes de zouzourou, d’autres se reposaient avant de préparer le repas du soir.

Ratsimba, fils de Koutoumanga, jouait avec ses frères devant la maison paternelle. Accroupis sur le sol, ils imitaient les combats des bœufs, soulevaient avec leurs mains des nuages de poussière rouge, et, courant à quatre pattes, se donnaient de grands coups de tête, ou, arc-boutés l’un contre l’autre, se poussaient pour se faire tomber.

Soudain, à l’heure où le soleil entre par les ouvertures des cases jusqu’aux pierres du foyer, la porte en bois de l’enceinte, barrée d’une traverse, céda sous une poussée brutale, et une douzaine d’hommes