Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/63

Cette page n’a pas encore été corrigée

à ces néophytes vertueux ce que la toute-puissante grâce divine avait accompli déjà en eux-mêmes ; il stimula leur zèle par la vision d’une gerbe de vocations innocentes que Dieu permettrait à ses serviteurs de récolter pour lui sur la terre malgache. Mais c’est surtout aux jeunes filles, aux malheureuses en âge de pécher, qu’il réserva sa pieuse sollicitude. Il prit pour lui-même cette partie la plus ardue de la tâche entreprise, et fonda une Société Évangélique : l’Union Chrétienne des Filles d’Andevourantou. Tous les jours, à quatre heures, il réunit dans le temple les catéchumènes nubiles du sexe féminin. Il leur dit, il leur répéta, il leur ressassa les devoirs de la vierge, de l’épouse, de la mère chrétienne. Il ne cessa de leur montrer, sous les formes les plus diverses, les funestes conséquences, au point de vue physique, moral et religieux, du vice et de la débauche ; en d’éloquents sermons, il commenta les versets d’Ezéchiel sur les abominations de Jérusalem. « Tu t’es confiée en ta beauté, tu t’es prostituée à la faveur de ta renommée, tu as prodigué tes prostitutions à tout passant, en te livrant à lui. » Puis il disait les punitions suscitées par l’Éternel contre les femmes folles de leur corps : « Je ferai monter contre elles une multitude et les livrerai à l’insulte et au pillage. Et cette multitude les assommera à coups de pierres et les taillera en pièces par l’épée. Ils égorgeront