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général se leva, lui serra la main, la fit asseoir dans un fauteuil. L’administrateur prit une chaise. L’interprète houve resta debout entre eux deux. Le gouverneur, dans la langue des vazaha, fit un court kabary, que l’interprète traduisit aussitôt ; Kalou ne savait pas le français, mais le dialecte houve ne lui était guère familier non plus. Elle comprit tout juste qu’il était question de la guerre et des 1.100 Sakalaves, qu’on la remerciait des services rendus à la France. Elle répondit très simplement que le fandzakana et le gouverneur général étaient son père et sa mère. Le gouverneur se leva, lui serra de nouveau la main, lui remit un sac de 100 piastres, et elle sortit accompagnée de l’administrateur. Elle était contente, quoiqu’un peu ahurie. Elle s’attendait à autre chose. Quoi ? Elle n’aurait su le dire. Les résultats de l’entrevue flattaient sa vanité, mais elle restait extraordinairement déçue par les détails matériels de l’audience. D’avance elle s’était figuré le grand chef des vazaha comme un bel homme, à la figure énergique, à la grande barbe noire. Il devait être d’aspect imposant, porter un costume tout brodé d’or et un turban vert enrichi de pierreries, pareil à celui des sultans comoriens. Quelle désillusion elle avait eue en voyant un petit homme vieux et malingre, d’aspect chétif, d’expression lasse et triste. Son habit kaki, avec des boutons jaunes et quelques broderies,