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Quelques années plus tard, Kalou devint reine. Elle choisit pour prince consort un Comorien, métissé d’Arabe, instruit dans la religion de l’Islam. Il savait fabriquer des oudy de toute espèce qu’il vendait fort cher aux Malgaches. Comme il n’était pas de sa caste, elle gardait toute son indépendance de femme et de reine ; l’époux ne servait guère qu’à faire prospérer les intérêts de la maison et de la dynastie.

Or Kalou avait gardé au fond de sa chair un souvenir troublant du trop bref séjour de l’explorateur. Quand les Français vinrent à Madagascar pour prendre la terre de Ranavalouna IIIe et qu’ils entrèrent dans le pays sakalave, la reine de Makarainga leur envoya comme auxiliaires cent hommes armés de fusils et mille hommes armés de sagaies. Bientôt les mpandzaka ses voisins se révoltèrent contre les nouveaux maîtres de la Terre-Rouge ; mais elle demeura toujours fidèle à l’alliance qu’elle avait choisie ; et, grâce à son influence, le roi Tsialaza, son cousin, resta, lui aussi, attaché à la cause française. La conquête finie, Kalou, en récompense de ses services, garda la royauté, quoique officiellement elle n’eût que le titre de gouverneur principal indigène.

Or, comme elle aimait les vazaha, jamais elle ne manquait une occasion de se rencontrer avec eux. Elle vint donc à Vouhilava, chef-lieu du district, au passage du gouverneur général. Un cortège pittoresque