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guerriers et d’une vingtaine de porteurs. Ceux-ci se dispersèrent dans le village indigène. Le roi fut logé dans la case des passagers, avec une ample provision de bouteilles de vin, de bière, de rhum et d’apéritifs variés. De toute la journée, l’hôte royal ne dessoula point. Le lendemain matin, il fut à peu près sobre, parce qu’il avait trop bu la veille, et demanda à visiter la Résidence. Il admira tout, fit main basse sur un certain nombre de choses.

— Ce qui est à moi est à toi, répétait-il, et ce qui est à toi est à moi. Ne sommes-nous point frères de sang ?

Ce disant, il mettait dans un pli de son large lamba les objets les plus hétéroclites, un vase en bronze, une montre, un verre à dents bleu, un chandelier de porcelaine, une paire de bottines de femme, un vide-poche en étain. On lui avait fait entendre quelques airs sur un phonographe : il ne consentit à lâcher l’instrument qu’après promesse formelle qu’on allait le lui porter dans sa case. L’administrateur adjoint, comprenant le danger, proposa de boire quelque chose : il versa au roi trois grands verres de vin blanc coupé par moitié de cognac. L’hôte, complètement gris, laissa choir les objets contenus dans son lamba ; on put le ramener chez lui, précédé d’un bourjane qui portait le phonographe.

Ensuite on rangea la maison ; on mit sous clef tous