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il prit une Imérinienne à la peau claire, de mine matoise et d’esprit subtil ; le surlendemain, une Bara à la tignasse ébouriffée, aux appas puissants. Le quatrième jour, il partit de grand matin pour le chef-lieu de sa province, à cinq étapes de là.

Il avait invité son frère de sang à lui rendre sa visite, certain de ne jamais le voir venir ; car il est fady pour les chefs bara de sortir de leur terre autrement que pour une guerre ou un pillage. Le malheureux M. Lebrègeois ignorait que ce fady était aboli de plein droit par la fraternité du sang, que désormais Impouinimerina était chez lui dans le chef-lieu de la province.

Trois mois plus tard, un bourjane se présenta un beau soir avec une lettre urgente du chef du district bara : celui-ci annonçait pour le lendemain ou le surlendemain l’arrivée du mpandzaka ; lui-même l’accompagnerait à tout hasard, et pour plus de sûreté.

Dès le jour suivant, l’administrateur adjoint et le roi des Bara étaient là : Impouinimerina, pour faire honneur à son frère, et avant d’entrer dans la ville, avait mis des gants de peau beurre frais (il en avait commandé en France douze douzaines), des chaussettes blanches et des souliers vernis, dont il avait coupé les deux bouts, afin que ses orteils fussent à l’aise. Il n’était accompagné que d’une dizaine de