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il estimait suffisants les fanafoudy en usage dans le pays, et vendus par les sorciers.

C’était donc un grand mpandzaka, tyrannique et puissant, vénéré de tout son peuple. Lorsqu’il sortait du lapa royal, on ne lui marchandait pas les témoignages de respect. Il savait stimuler du reste la servitude de ses sujets. Un de ses petits-fils le suivait toujours avec un sac plein de piastres, pour être distribuées, le long du chemin, à ceux qui lui prodiguaient de suffisants honneurs. Les autres recevaient des coups de trique.

Le Fandzakana lui avait confié la perception des impôts dans le district des Bara Imamounou. Religieusement il apportait chaque année à l’administrateur le nombre de piastres requis ; pour lui-même il en gardait bien davantage ; quant au peuple, il jouissait du bonheur d’avoir conservé l’indépendance, de n’obéir qu’à son mpandzaka Impouinimerina, issu de la caste illustre des Zafimanely.

Or ce jour-là, Impouinimerina était heureux : son ami le chef de la province, M. l’administrateur Lebrègeois, venait d’arriver à Ankazouabou, en tournée de service. Sa Majesté n’avait donc rien bu, par exception, de toute la matinée, pour conserver l’esprit lucide dans l’entrevue avec le grand chef vazaha. Vers dix heures, Elle se rendit à la résidence.

En avant marchaient plus de cent guerriers bara, vêtus seulement du salaka, armés chacun d’une paire