casque colonial porté par les vazaha lui plaisait davantage. Dans les grandes occasions, il mettait la casquette de gouverneur indigène à broderies d’or.
Rusé et ambitieux, Impouinimerina avait su cultiver l’amitié des puissants et se mettre à l’abri des sottes aventures où l’amour de la gloire militaire menait la plupart des roitelets bara : de cette façon il avait accru son prestige de mpandzaka et aussi le domaine territorial légué par ses ancêtres.
Pour lui-même il avait accepté les bienfaits de la civilisation ; il les avait prudemment refusés à son peuple. Ainsi tous les jours il se grisait abominablement avec du rhum, du champagne, de l’absinthe, et autres drogues vendues par le Grec, mais il ne permettait l’ivresse à sa tribu que lors des grandes fêtes. Il autorisait les enfants mâles de la famille royale à fréquenter l’école ouverte par le Fandzakana : il est bon que les rois et ceux qui les approchent sachent lire les taratasy des vazaha ; mais il interdisait aux Bara du commun de faire instruire leurs petits ; car il se réjouissait de leur candide ignorance, qu’il jugeait très idoine au maintien de son autorité. Il absorbait à tort et à travers toutes les médecines données par les docteurs européens ; une fois il se laissa soigner pendant quinze jours à l’hôpital de Tuléar ; mais pour les autres Bara,