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Un matin, leur oncle, le frère de leur mère, arriva : pour connaître la cause du mal, il amenait avec lui un sorcier célèbre, possesseur de secrets anciens et d’amulettes efficaces.

La famille, convoquée, remplissait la case. Les femmes, enveloppées d’étoffes blanches, s’étaient accroupies sur leurs talons, auprès des pierres du foyer. Les hommes se tenaient debout, drapés dans leurs lambas de fête, rayés de noir et de rouge. Tous regardaient au Nord-Est le coin des ancêtres, où le mpanô-oudy s’était installé. Après avoir étendu par terre une natte neuve, il sortit de son sac deux cornes de bœuf d’un blanc laiteux : l’une était ornée à chaque extrémité et au milieu de plusieurs rangs de perles, alternativement rouges et jaunes ; l’autre, cerclée d’argent, portait des dessins géométriques en perles jaunes et noires. Ces cornes contenaient les oudy et les émanations des Sampy : des pierres de couleur, des morceaux d’os de forme bizarre, des dents de sanglier ou de caïman, des bouts de bois coupés sur les arbres hantés par les Esprits, le tout amalgamé par un mélange de graisse et de miel. Le faiseur d’oudy chercha d’abord si le malade était ensorcelé : sur la natte, dans des directions contraires, il plaça deux morceaux de bois rouge, de dimensions inégales : l’un renfermait la réponse oui, l’autre la réponse non. Il mit la corne jaune et rouge dans la