d’avoir fait partie de la bande furent fusillés. Puis on proclama que tous ceux qui viendraient faire leur soumission avant une certaine date, auraient la vie sauve. Il en vint tous les jours : ils rendaient leurs armes, de vieux fusils de traite, des chassepots, quelques snyders, des sagaies ; ils donnaient leurs noms, ceux de leurs parents et de leur village, puis s’en retournaient tranquillement chez eux. Quand on leur demandait ce qu’était devenu leur chef, ils répondaient :
— Asa[1].
Ou murmuraient d’un air indifférent :
— Maty[2].
En dix jours le pays se trouva complètement pacifié. Comme c’était le dernier district en insurrection, le fait eut un gros retentissement. Le lieutenant, à la suite d’un rapport dithyrambique du commandant du cercle, fut proposé pour la croix. Six mois après, il était décoré pour avoir, en tuant de sa main le chef rebelle Boutoumoura, amené la pacification du Beverou.
Quatre ans s’écoulèrent. Personne ne songeait plus à Boutoumoura. Les militaires avaient cédé la place à l’administration civile ; l’ancien cercle était devenu province. Un jour on prévint le chef du district