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LE DERNIER DES FAHAVALOU


Le capitaine Challage, depuis des semaines, ne décolérait pas. L’insurrection de l’Ouest était à peu près étouffée, sauf dans son secteur. Presque chaque soir un village brûlait, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; il semblait que tous les Fahavalou de la région se fussent donné rendez-vous dans le district que lui, Challage, avait mission de pacifier. Raynier, qui commandait le secteur voisin, en avait fini depuis un mois avec le fameux chef Rainitavy, surpris et tué dans la brousse. Le commandant Fortet venait de faire savoir que rien ne bougeait dans le Sud, qu’il n’attendait plus que la pacification du Beverou pour annoncer en haut lieu que l’ordre régnait dans tout le cercle.

Aussi Challage était furieux. Que penseraient de lui ses supérieurs ? Ne l’accuserait-on pas de lenteur, d’incapacité ? Son avancement, à tout le moins, allait se trouver compromis. Pourtant ce n’était pas de sa faute : il avait fait des étapes forcées, passé des nuits blanches, usé tour à tour auprès des indigènes