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entendre la conception miraculeuse de Raketaka, son accouchement clandestin, les ruses qu’elle avait mises en œuvre pour faire croire à l’existence de ce bébé toujours muet. De la maison du gouverneur indigène, où la mère et le faux enfant avaient couché, un bourjane apporta triomphalement dans une soubika les déjections du petit. Raketaka avait fabriqué des ordures d’enfant avec de la patate cuite colorée par du pollen de citrouille. Sauf l’odeur, c’était à s’y méprendre.

Pour éviter de perpétuer le scandale, l’administrateur décida que Raketaka ne retournerait pas d’un certain temps à Ambalatsiraka, et irait habiter dans le village de ses parents. Pendant toute une semaine, on ne parla dans le district que du fils du Zanahary, ou de l’enfant d’argile, comme on l’appela désormais.

Or, voici que le huitième jour Raketaka, malgré la défense du Fandzakana, reparut à Ambalatsiraka : cette fois elle portait sur le dos un véritable enfant. Elle se mit à raconter que le Zanahary avait changé son fils en une poupée d’argile et de son pour empêcher qu’il ne fût vu par un vazaha, qu’aussitôt après il lui avait rendu sa forme première. Mais personne ne la croyait plus ; seuls les petits enfants écoutaient ses interminables kabary. L’administration, prévenue, envoya un milicien pour l’arrêter ; elle était déjà repartie, et demeura sagement