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depuis sept mois de nourrir et de porter un enfant. Les gens d’Amboudivouhitra, village situé à l’ouest d’Ambalatsiraka, firent même un pari avec l’un des frères de la femme. Celui-ci s’engagea à tuer un bœuf pour eux, si le fils de sa sœur n’existait pas. Il était difficile de s’en assurer, puisque la mère ne consentait sous aucun prétexte à le laisser voir. Le pari avait donc chance de n’être pas réglé de longtemps, mais ceux d’Amboudivouhitra, qui voulaient leur bœuf, s’adressèrent au Fandzakana. On dénonça les agissements de Raketaka, on supplia l’administrateur de procéder à une enquête, pour savoir si l’enfant existait ou non, et faire cesser le scandale. Comme homme, l’administrateur sourit de l’histoire ; comme chef de district, il enregistra la plainte ; comme juge à compétence étendue, il ouvrit une enquête contre la femme X… pour pratique de sorcellerie. Et d’abord il ordonna que com-paraîtrait en sa présence la nommée Raketaka avec son enfant. On envoya, pour la chercher, deux miliciens. Le lendemain soir Raketaka faisait son entrée dans le chef-lieu du district, portant sur son dos l’enfant du mystère. Il était tard, et M. l’Administrateur recevait ce soir-là. On remit à vingt-quatre heures la comparution. La femme, avec son fils, fut hospitalisée chez le gouverneur indigène. Elle eut soin de pisser dans le lit, pour marquer la présence d’un bébé en bas âge. Le matin,