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Son grand-père, qui s’appelait Violhardy, était un peu noir de peau, mais citoyen français de la Réunion, métis d’une femme cafre et d’un Bourbonnais. Celui-là s’était établi à Tamatave, où il avait vécu en concubinage quasi-légal avec une ramatou betsimisaraka ; il en avait eu un enfant, qu’il avait reconnu : Samuel Violhardy, baptisé protestant, parce qu’à cette époque les Anglais faisaient la loi dans la grande île et que leurs missionnaires tenaient partout le haut du pavé. Lui-même était né des amours légitimes de Samuel Violhardy avec une Houve, fille d’un commerçant indigène, et il ajouta au nom de Samuel Violhardy, celui de Louis-de-Gonzague, parce que sa mère avait embrassé la religion des Monpères. De plus ses compatriotes malgaches l’avaient appelé Rakoutou, à cause de sa petite taille. Cette pluralité de noms lui avait été commode ; elle lui avait permis de dissimuler parfois son identité, au moins à la police. Il avait été connu sous le prénom de Rakoutou chez le loueur de pousse-pousse, sous celui de Samuel au Louvre, sous celui de Louis-de-Gonzague au musée de Colonisation. Maintenant qu’il briguait un emploi élevé du Fandzakana, il s’appelait Violhardy, comme l’ancêtre vazaha, et son casier judiciaire était redevenu vierge.

Il entra dans la maison démontable qui sert de bureau à la Douane, et s’informa : justement sa nomination