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GRANDEUR ET DÉCADENCE DE RAKOUTOU SAMUEL VIOLHARDY


Rakoutou Louis-de-Gonzague Samuel Violhardy errait tristement, aux abords de la Douane, sur les quais de Tamatave. Il avait faim, n’ayant rien mangé depuis la veille qu’un peu de riz ; et il était découragé, car il avait la promesse d’un emploi du Fandzakana, mais après deux mois d’attente il ne voyait rien venir.

En dix ans il avait essayé de tous les métiers : il avait été vendeur aux Magasins du Louvre, et congédié pour indélicatesse, comptable chez un loueur de pousse-pousse, et remercié pour dissimulation de bénéfice, gardien chef du musée de Colonisation, et licencié par suppression d’emploi ; entre temps il s’était fait domestique, chasseur d’hôtel, même il avait aidé à décharger des chalands. Partout la malchance le poursuivait ; cependant il avait une belle écriture ; ancien élève des Frères, il lisait et parlait correctement la langue des vazaha.

Du reste n’avait-il pas dans les veines du sang blanc ?