Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée

couvrait le lit. La propriétaire, par délicatesse, la renouvelait pour chaque visiteur. Le cuisinier de Renouard et son boutou avaient déjà pris possession de l’autre pièce du rez-de-chaussée, pour préparer le sakafy. Le vazaha déclara qu’on mettrait la table quand le repas serait prêt, et renvoya tout le monde. Quand il rappela le boutou pour dresser le couvert, la natte du lit était un peu froissée, Renouard s’occupait beaucoup moins de Zanamanga que tout à l’heure, et beaucoup plus du déjeuner. Ce fut la journée de leurs noces. Rien ne la distingua des parties fines de ce genre que font à Ilafy, pendant les dimanches de la saison fraîche, ramatous et vazaha. Eux-mêmes y revinrent, mais en bande, à la rigolade. Dans leur jour d’essai, ils s’ennuyèrent plutôt, car ils n’avaient pas grand’chose à se dire, entre deux étreintes, et on a vite fait le tour d’llafy, à si petits pas qu’on se promène.

L’existence de Zanamanga ne fut pas changée d’une manière appréciable. Renouard, Ranouarou, comme elle disait en son parler enfantin, paraissait aussi épris que Rabery. Avec ce qu’il lui donnait, augmenté du casuel, elle continuait ses placements en biens-fonds, depuis longtemps elle avait acquis la grande rizière d’Ankouroundranou, et elle méditait l’achat d’une maison à Mahamasina, d’une maison louée trente francs par mois.

Zanamanga était peut-être moins jolie qu’au départ