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maisons malgaches à Ambouhidzanahary. Une grande rizière se trouvait à vendre au lieu dit Ankouroundranou, non loin de la route de Majunga, où déjà elle avait des terrains. Il lui manquait une trentaine de piastres pour faire cette acquisition, mais il fallait se hâter, car on se disputait les bons emplacements, si près de Tananarive. Elle regardait le vazaha d’un œil absent, qu’il jugeait noyé de langueur, et elle pensait à la rizière d’Ankouroundranou, tandis que lui, dévoré de désirs, croyait qu’elle s’abandonnait.

A Ilafy, on descendit dans la maison en briques cuites d’un marchand houve, presque toujours absent pour son commerce. Sa femme et ses enfants habitaient le premier étage, et une des deux chambres du bas était à la disposition des étrangers de passage. Le mobilier en était sommaire : un lit malgache, avec une paillasse de rafia, recouvert d’une belle natte neuve, une petite table carrée et deux chaises ; aux murs, quelques images de piété données par les Monpères, et deux chromos, Édouard VII et sa famille, cadeau d’un missionnaire anglais, et le portrait du général Galliéni. Zanamanga avait de vagues relations de famille avec la propriétaire de la maison : on échangea les salutations d’usage. Elle connaissait aussi la chambre ; elle y était venue deux ou trois fois avec Rabery… ou avec d’autres. Rien n’était changé, sauf la natte qui