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le Seigneur-Puant) au lieu d’Andriamanitra (le Seigneur Parfumé).

Or le Coq-sans-queue décida de faire l’ascension du Tsiafadzavouny, le sommet le plus élevé de l’Ankaratra. Son nom signifie qu’il est couvert de brouillards perpétuels et les Malgaches craignent de s’aventurer sur ses flancs hantés par les Êtres-qui-rodent-la-nuit. La caravane eut à subir des froids exceptionnels ; le matin, on trouva dans les mares de l’eau solide, de l’eau-qui-dort, comme l’appellent les indigènes, et tous les soirs les bourjanes grelottèrent sous leurs nattes. Plusieurs tombèrent malades. Quand on revint à Ambatoulampy, trois d’entre eux entrèrent à l’hôpital. Ralahy était le plus gravement atteint. Ses camarades, en le portant, virent que ses yeux étaient pleins de mort. Il avait une pneumonie double et tout de suite le médecin le jugea perdu. Il vécut encore huit jours. Sa femme, prévenue par les camarades rentrés à Tananarive, et sa fille Rasoua arrivèrent le soir même où il mourut. Elles réclamèrent le cadavre pour le transporter et l’ensevelir selon la coutume dans le tombeau des ancêtres. On fit droit à leur demande, et le cortège funèbre quitta Ambatoulampy le lendemain matin, dès cinq heures. Pendant la nuit, on avait fait les préparatifs rituels : on avait roulé le corps dans des lambas ordinaires de couleur sombre et on l’avait lié avec sept cordes, ainsi