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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

visoire Anita Pompyx, la maîtresse de Calvao mon voleur, je fus trouver Anita et je lui dis :

Si je vous ai laissé, sans faire opposition, mettre en liberté, ce n’est pas pour que vous vous gobergiez tranquille, c’est pour me rembourser sur la bête de la galette que vous m’avez coûté. Donc, c’est à choisir : ou bien vous êtes ma maîtresse et je ne veux pas débourser un sou, ou bien je vous fais rentrer en prison.

Elle a préféré m’avoir comme amant de cœur…

Le juge n’en revenait pas. Il m’a dit :

Mais vous commettiez le délit de chantage…

J’ai répondu :

Et bien d’autres encore… car Anita pourra dire que je me suis montré exigeant.



Je donnai le branle à un nouveau discours, car maintenant je comprenais à peu près l’aventure de Pacha-Lourmel :

— Le commerce marchait bien. Peut être qu’aujourd’hui cela vous serait plus difficile…

Il me regarda avec pitié :

— Mais, ma petite amie, c’est il y a cinq mois. Personne ne peut dire et ne supposera que la question des affaires en général me préoccupe. Les toiles Pacha-Lourmel, toiles de fil ou de coton ignorent les fluctuations des cours.

J’avais enfin — Il n’était que temps — la clef de l’énigme, mon présent protecteur était un gros marchand de toiles délesté d’un demi million peu auparavant et qui tenait à ce qu’on sut son indifférence devant un si petit événement. J’étais en bonnes mains.

Nous avions fait le tour du seizième arrondissement. Pacha-Lourmel demanda :

— Où voulez-vous que nous dînions ?

Je répondis :