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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

sièges. J’avais entendu mon père citer tous les personnages de la haute administration républicaine, de la grande banque et des sociétés anonymes d’envergure. Mais jamais je n’avais lu ni ouï rien qui ressemblât à « Pacha-Lourmel. » Que dire ? Je ne voulais pas froisser ce pauvre homme.

Je chuchotai :

— Ah ! Ah…

— Parfaitement, Pacha-Lourmel c’est moi !

Je fis effort pour être sérieuse en disant :

— Oui ! c’est un nom qui compte…

— Vous pouvez le dire, ma petite amie. Quand je pense que lors de l’affaire des cinq cent mille francs…

Il n’y avait pas à dire, j’étais condamnée à répondre sans savoir de quoi il s’agissait. Et cet individu parlait en paraboles, c’était profondément idiot…

— Oui à ce moment-là, on a dit : Pacha-Lourmel va déposer son bilan…

— Ah ! ça s’éclaire… c’est un commerçant…

— Et bien je les ai assis en achetant comptant en quinze jours mes deux boîtes concurrentes :

Drelin-Cloichy et Lévy-Lévy. Ah ! mais !…

Je crus nécessaire de glisser une remarque :

— Tout de même, cinq cent mille francs c’est un joli denier…

Oui, c’est ce que m’a dit le juge d’Instruction :

Monsieur Pacha-Lourmel, vous allez peut-être traverser une passe difficile puisque votre voleur a dépensé les cinq mille francs jusqu’au dernier sou.

J’ai dit au juge :

Monsieur le juge d’instruction, je me suis remboursé déjà d’une partie de mes pertes.

— Comment cela ?

— Le jour où vous avez remis en liberté pro-