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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

Mais je crois qu’elle connaît des secrets… Seulement comme je suis pressé, je ne puis l’attendre plus longtemps…

Et il sortit comme s’il avait le feu au derrière.

Je me promis de ne plus ouvrir à personne durant les absences de la sorcière.

Quand Tsarskaia rentra, il ne me parut pas nécessaire de lui conter cela. Elle ne m’interrogea point. D’ailleurs, je craignais de lui avoir fait perdre ce « client ».

À six heures, comme je sortais, ma journée close, heureuse d’aller faire une petite promenade par le boulevard Sébastopol et rue de Rivoli avec retour par l’avenue de l’Opéra et les Boulevards, je fus arrêtée par une main rude au milieu du trottoir.

Je reconnus mon agresseur de l’après-midi. Visiblement, il m’attendait à sortir. Je ne voulus pas avoir l’air trop bête et je lui dis en badinant :

— Je pense, Monsieur, que vous m’avez attendue dans le seul but de me faire les excuses que vous me devez pour la scène de tout à l’heure.

— Venez ! me dit-il seulement.

Il me conduisit à une voiture automobile fort galante qui attendait :

Je le regardai en riant :

— Pour recommencer la comédie déjà répétée…

— Mais non ! Mais non ! Montez donc, vous voyez bien qu’on s’attroupe, on va, pour un peu, faire le cercle…

Je montai. Il s’assit à côté de moi. La voiture démarra :

— Où me menez vous ?

— Faire un petit tour et nous irons dîner ensemble…

— Il faut que j’accepte encore ? Vous savez que je n’aime pas beaucoup obéir aux ordres.