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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

— Alors fais moi le plaisir de t’apercevoir que ma santé ne préoccupe personne…

— Bon !… Mais tu acceptes ?

— Tu me fais faire un truc moche. Ton Tallurac va arborer une sale gueule quand il va me voir arriver…

— Mais non. Il veut un remplaçant pour ne pas que ses clients aillent recourir à un autre rebouteux. C’est tout. Donc un gosse du P. C. N. suffirait. Toi, qui parles comme Debove, tu vas l’éblouir.

— Allons, ça colle ! Je vais aller à Saint-Come. Après tout c’est une occasion de rire un peu. Mais toi, ne fais pas de blagues, et le troisième jour rapplique me remplacer. Pas ?

— Le troisième ! Non ! Le… quatrième ou le cinquième…

— Combien reste-t-il absent le Tallurac ?

— Huit jours…

— Je ne moisis pas là-bas huit jours. Décides-toi. Tu viens le quatrième ou je ne m’embarque pas…

— Allons ! Tu veux encore me marchander mes quatre sous de liberté. C’est triste. Enfin j’arrive le jour dit ; c’est promis pour le quatre.

— Quand est-ce que ça commence ?

— Ah ! Attention à ne pas dormir. Il part demain matin ou après-midi. Il y a douze minutes de chemin de fer. Téléphone lui ce soir à six heures que tu seras là-bas au réveil — vers neuf heures — et que tu es désignée par les autorités. Tu sais que tu vas gagner un pèze fou…

— Moins que tu ne palperais si ton oncle renonçait à vivre…

— Ah ! la la ! Il a eu au moins douze gosses de femmes diverses et il léguera ses ors les plus fastes aux salés et aux mères. C’est Agénor de