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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

sur le vif, car il s’était produit un bourrelet osseux autour des plaies.

Sigismond, crut — il a peut-être raison — que les gens d’alors soignaient la migraine par ce procédé, assez dangereux, pour des chirurgiens opérant avec des bistouris de silex. Et il a donné là-dessus un bouquin de six cents pages, avec des gravures, que vous trouverez sur le catalogue du libraire Averroès où il est coté Trois cents francs…

— Fichtre !

Je sortait donc, ce jour là du cours de Sigismond. Un camarade, qui répondait au nom harmonieux de Alvearetl, me retint…

— Alvearetl ? D’où sort un patronyme pareil ?

— C’était un argentin de Tucuman. Sa famille comportait deux branches, l’une habitant près de la Cordillère des Andes, l’autre espagnole mais francisée depuis que craignant le « garrot » l’aïeul avait franchi la frontière pyrénéenne en compagnie de Francisco Goya. Cela s’était fait à la suite de dissentiments politiques avec des gens de Madrid, au début du XIXe siècle.

Descendant tous du plus gros marchand de bois d’ébène du XVIII, ils étaient fort riches. L’Argentin avait été envoyé faire ses études dans la ville où régnait son oncle de la branche française qui possédait le plus beau château de la province, laquelle contient les plus beaux châteaux de France.

— Je parie qu’il s’agit des Alvarez del Ramillos…

— Tu sais tout, Ô explorateur ! Donc Alvaeretl me prend entre deux portes et me confie :

Ly…

— Tiens ! Tu avais déjà cette étiquette…

— Dame ! C’est, comme disent les linguistes, une « contraction » de mon nom, Ly, veux-tu me rendre service ?

— Comment, on te tutoyait comme ça… déjà ?