Il tire son portefeuille et semble me montrer une photo de femme nue.
— Voilà sa grandeur, ma belle.
Puis il désigne une sorte de petite boîte très plate, contenant une poudre blanche et miroitante.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Ah ! petite ! tu mériterais un prix de rosière pour avoir dit ça. Tu n’as jamais entendu parler de la coco ?
Je le regarde dans les yeux.
— Si ! Je n’avais jamais vu cette camelote, mais je crois bien que ma mère est morte d’en user. Elle ne me parlait que de ça durant ses derniers temps.
— Eh bien ! tu sauras ce que c’est maintenant.
Mais j’ai oublié de te faire briffer. Garçon, apportez trois ou quatre sandwichs. Veux-tu de la bière ?
— Non, du café.
— Soit ! du café.
La curiosité me tenait de savoir ce qu’était cet homme étrange. Lorsque j’eus mangé et bu, le bien-être ruissela en moi de façon à me rendre la vie pleine de promesses et de roses, je me hasardai à lui demander :
— Je voudrais savoir, non pas ce que vous êtes, mais ce que vous faites ?
Il éclata de rire.
— Tu ne devines pas, petite ?
— Non, ma foi !
— Eh bien ! tu es une petite sotte, car on doit lire sur ma figure que je suis l’amant de Lisa Damanian.
— L’amant ?
— Oui, je suis son amant. Tu la connais ?
— J’ai vu vingt fois son portrait dans Comœdia et dans des illustrés.