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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

— Toi, Idèle ?

— Laissez-moi respirer encore un peu les roses…

— Toi, Hérodiade ?

— Tout à l’heure…

— Toi, Ly ?

— Ah ! Ah ! vous me voulez confesser la première…

— Tu auras la gloire de ne t’être inspirée de personne…

— Soit donc :..........


LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE.

— C’est déjà vieux, cette histoire-là. Vous savez que je m’honore de quelques Hippocratisme. J’ai invoqué Asklépios et ses prophètes, jadis. On croyait encore dans ma famille, en ce temps lointain, qu’il me faudrait « embrasser une carrière. » Ma vocation n’était aucunement précise. Le lustre que jette le métier d’avocat sur ceux qui l’exercent, et, par contre coup, sur leurs proches, faisait désirer chez moi que je fusse avocate. Vrai, je [ne] me suis jamais sentie propre aux acrobaties de prétoires, à la démonstration égale et parallèle du pour et du contre en n’importe quoi. J’aurais aimé d’être sincère. On est jeune… On se figure qu’il est possible de vivre sans mentir… Ah ! gagner sa vie dans un métier de sincérité… Mais tout le monde ne peut pas s’établir ascète… D’ailleurs, je n’avais aucune ambition ascétique. Ni Démosthène, ni Siméon Stylite ! Enseigner me paraissait détestable. Est-ce que la science est faite pour s’apprendre ? C’est joli, de savoir, à condition que ce soit pour soi. Vendre ça, au kilo ou au mètre, plutôt vendre alors de la soie ou de la vinasse, de la margarine ou des suppositoires.