Page:Renee Dunan La Culotte en jersey de soie 1923.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

versez l’économie de son cerveau et mettez sa sensibilité à la torture. Naturellement il advient que certaines acquièrent dans ce désordre une sensualité déréglée et trouble, toujours près du seuil de la conscience et que l’homme se figure sottement être, soit le produit de l’amour, soit une prédisposition dangereuse. Alors il prend des airs savants… Il affirme des choses subtiles. Il se donne de ce chef un rôle civilisateur et une responsabilité sociales qui le flattent.

En réalité notre « élevage », le dressage pour la nuit de noce et le principe de l’obéissance passive dans le mariage sont des actions catastrophiques. Il est prodigieux que des siècles de ces règles n’aient pas ramenée la femme au rôle de bête à joie, exclusivement. Par chance nous avons du ressort.

Mais comme le radiologiste se voit souvent cinq, dix, vingt ans après avoir subi le contact des rayons mortels, atteint de maux pitoyables et rongeants, il advient que des femmes soient amenées aux désordres sexuels, amours irrésistibles, folies galantes et nymphomanies à diverses manifestations. C’est le fruit des traités de Fénelon sur l’éducation des filles…

Mais la plupart de nous préféreraient vivre sans homme, c’est assuré.

— Sans un homme veux-tu dire, mais en s’accordant de recourir d’occasion à l’inconnu pris dans la masse pour l’acte de hasard correspondant à un désir sans titulaire…

— Tiens, mais quel mal y vois-tu ?

— Aucun, je précise le cas…

— Tu ne dois pas oublier que l’écrivain Camille Mauclair a consacré deux volumes fort bien déduits à l’étude de cette question.