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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

ment non feint que j’arborai lorsqu’il me dit avoir jugé mon sourire comme une acceptation de rendez-vous. J’aurais donc pu disposer du loisir propre à combiner des rencontres galantes, mais rien de plus. Mes parents avaient évidemment confiance en moi. Toutefois ils m’aimaient assez pour s’inquiéter vite si je restais plus de dix minutes sans donner de mes nouvelles et encore fallait-il que je fusse en un lieu convenable.

Un jour, Marie Martoilley, à la sortie du lycée, me pria de venir lui expliquer chez elle un peu d’algèbre, chose qui n’avait pas de facilités pour son esprit. Nous rencontrâmes sa mère en nous y rendant. Elle me dit qu’elle passerait chez moi avertir mes parents de mon retard et de ce qui le justifiait. J’avais découvert le moyen de visiter les Ruelles…

Dix jours durant je fus chez Marie Martoilley de 4 heures à six heures, ma mère fut d’abord mécontente, mais un de nos professeurs ayant dit que cette étude en commun nous serait à toutes deux profitable, elle devint bien disposée pour ces sorties dont je donnai l’habitude aux miens. Je ne rentrai plus que vers six heures et quart. Sitôt que nous étions arrivées chez mon amie, je téléphonais à la maison où l’on s’était habitué à ces événements.

Je me dis donc qu’un jour où il ferait très beau, et que la nuit ne tomberait pas trop vite, car les jours étaient courts et mon exploration devait se faire avec le maximum de clarté, un jour choisi, donc, je téléphonerais chez moi de chez les Martoilley puis, aussitôt, je feindrais une migraine dont j’aurais déjà parlé pour qu’elle parut normale, et je partirais soi-disant pour rentrer. Ceci se passant vers quatre heures et demie, je pourrais aller voir les Ruelles avant cinq heures un quart et par suite être de retour à la nuit complète. Tout cela