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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

— Ly à la place d’Idèle. Quelle conclusion attendrions nous ?

— Ah ! c’est ingrat. Nous décalons toutes les données. Idèle vaut Ly comme énergie. Je l’ai connue comme correspondante de guerre quand on se battait entre la Mer Noire et l’Océan Indien, entre Bagdad et Ispahan. Son courage était admirable, il épatait le fameux général Butterblack.

— Tu y étais, Jacques, à la guerre d’Asie ?

Of course ! C’est Idèle qui a sauvegardé la colonne de Butterblack en délivrant Pundit Dolatam, l’interprète, sans qui nous avions tous le cou coupé. Et quand nous avons été assiégés dans les ruines d’Ecbatane ; sa sérénité — difficile en tel lieu et dans quelles conditions — était l’exemple souverain…

— Tu me vantes, mon cher, c’est bien à toi que nous avons dû de ne pas être obligés de boire des eaux empoisonnées. Souviens-toi, Archimède, des balistes que tu avais inventées et qui ont protégé dix jours un front de quatre kilomètres. C’était épique ta baliste à grenades…

— Sans plus discuter, il faut dire que cette pauvre Idèle n’a rien à se reprocher des réussites crapuleuses qu’il fallait d’ailleurs attendre de son Pacha-Lourmel.

— Je crois décidément que je vais récolter la palme pour l’art de ne pas se laisser prendre dans ces circonstances difficiles.

— Toi, Kate ?

— Oui ! Et c’est à seize ans que cela m’est arrivé. Sans compter, comme complication, que ce n’est pas un seul homme que j’avais à… subir ; mais trois…

— Ô Kate, et tu nous laissais parler sans commencer tout de suite cette histoire à sensation. Tu es bien coupable !