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femme vit entrer le fameux micheton qui l’avait menacée le matin où elle avait refusé de lui offrir le coup de l’étrier…

— Dites-moi, monsieur, êtes-vous l’auteur de ce petit papier ? dit le ministre à son subordonné en lui montrant sévèrement le journal.

L’autre devint blême et hésita.

— Oui, monsieur le Ministre, finit-il par avouer.

— Et voulez-vous me dire où vous avez puisé ces renseignements ?

L’autre hésita encore, puis dit enfin :

— Ils sont inventés, je voulais me venger de…

— Allez, monsieur, vous êtes indigne et je vais vous faire chasser de ce ministère où vous apportez le mensonge et de basses rancunes à satisfaire.

— Mais, monsieur…

— Faites vos excuses à madame et demain vous enverrez une rectification. Je la veux plate. Merci, monsieur, veuillez vous retirer.

Et le ministre resta seul avec Pygette radieuse, qui en oubliait, dans sa joie, de dissimuler d’elle-même ce pourquoi tant d’hommes s’étaient enflammés.

Et il y eut de nouveau des exercices libertins, salaces, galants, où tour à tour chacun eut le dessus. Enfin fatigués, ils tentèrent de reprendre leur dignité et l’Excellence put dire à l’oreille de Pygette :

— Hé bien, le Théâtre Français, cela te tenterait-il ? ou l’Odéon, ou l’Opéra.

— Oh ! oui, dit Pygette en embrassant le ministre.

— Alors…


FIN

1928. — Imprimerle de Fontenay-aux-Roses. — 37.015.