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aussi lents et prudents. Elle y prenait goût et trouvait d’instinct les parades qui retardent l’assaut sans le compromettre. C’est ainsi qu’elle donna à son conquérant licence de tenter une feinte par le pont-levis. Ce n’était qu’une façon élégante de retarder le sac destiné à suivre la prise de la ville, mais la jeune femme y trouva quelque douceur et faillit même se rendre alors.

Enfin une convention tacite ayant décidé que la poterne seule comptait pour la reddition, il fut un moment où le gros s’élança par la brèche, au préalable agrandie et mise en état. Ce fut la fin. La place avec tous ses bastions, ses tours et son donjon furent au vainqueur le temps de tourner la main. Il s’en empara sans y mettre au surplus la brutalité des soldatesques ivres.

Le taxi se trouvait alors au Bois. Comme il venait de s’arrêter, le chauffeur n’ayant pas d’ordres, un agent voyant les rideaux baissés et soupçonnant l’immoralité, ouvrit brutalement la portière.

Il s’écria aussitôt :

— Cochons !

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Tout finit bien


Lorsque l’agent du Bois de Boulogne s’écria « cochons » devant le spectacle offert par le taxi où Pygette et M. de Coucouline se divertissaient, il faut comprendre exactement ce vocable injurieux.

Les deux complices — il faut bien les nommer ainsi — n’offraient aux regards aucune de ces vues obscènes que les photographes spécialistes immortalisent pour les amateurs de postures amoureuses.

Ils se trouvaient évidemment un peu mélangés l’une à l’autre et de façon assez complexe pour rendre subtile