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— Monsieur de Coucouline demande si Madame la duchesse est disposée à l’accompagner au Ministère.

La noble dame se prit la tête à pleines mains.

— Encore une complication nouvelle. Tiens, petite, si tu veux être pour ce matin une cousine éloignée et misérable, sans éducation mais gracieuse, voilà l’affaire. Mon parent, le baron de Coucouline, veut aller au Ministère de l’Instruction Publique demander les palmes. Je devais l’accompagner parce que nous connaissons le ministre. Tu iras avec lui.

— Ça va ! dit Pygette devinant là quelques aventures amusantes, et qui, à force d’en vivre finissait par s’y accoutumer.

Dix minutes après, dans un taxi, Pygette assise près d’un gentilhomme provincial, riait de toutes ses dents aux compliments ampoulés que lui faisait le personnage.

On avait dit au taxi de se rendre rue de Bellechasse, mais arrivés là, les deux occupants du taxi se trouvaient occupés à tout autre chose que de préparer la supplique de M. de Coucouline et on pria le chauffeur d’aller faire un tour au Bois.

Le baron avait commencé par caresser les genoux de la parente si aimable et bonne enfant de la duchesse de Bofighne. Des genoux, il était doucement monté aux seins. Des seins il était revenu aux genoux.

Une fois en contact avec la chair, au-dessus des bas, M. de Coucouline ne quitta plus ce secteur. Il l’investit par la droite et par la gauche où les rondeurs naturelles de Pygette permettaient du service en campagne et des randonnées d’envergure, Puis son siège rétrécit ses vues. Il croyait en effet avoir raison de la place par la poterne selon lui moins fortifiée que le reste de la place, sans doute par ce que le général en chef avait cru qu’un petit bois touffu serait une assez forte défense naturelle,

Pygette n’était pas accoutumée à des investissements