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— Drôlesse, proteste Pygette, mais vous êtes tous plus insolents les uns que les autres, toi, le vide-bidets et vous la rombière qui couche avec son valet…

— Prenez garde à vos paroles dit la duchesse.

— Ah ! se débonde la douce enfant, vous me faites cagner avec vos boniments à la noix pour une aventure aussi simple. Je me promenais dans la cave. J’ai trouvé une clef sur la porte de ce coin, j’ai ouvert. Un type que voilà m’a prise pour une autre et m’a fait… des amitiés, qu’est-ce qu’il y a d’épatant là-dedans ? J’ai pris votre part, Madame, mais c’est sans le vouloir. Et puis, il en reste encore. Depuis qu’on s’engueule, les forces lui sont revenues au lascar. Envoyez-vous ça.

La duchesse s’esclaffe.

— Vous prenez les choses en riant. C’est bien.

— Dame, il n’y a là qu’un quiproquo. On va arranger les choses.

— Mais que faisiez-vous à vous promener dans cette cave. Comme boulevard ce n’est pourtant pas très plaisant.

— Je vous conterai ça. Vous êtes venue chercher quelque chose que sans le vouloir j’avais pris. Tenez on va vous le rendre. Il y a place pour tout le monde…

Et Pygette tout à fait à l’aise, ajoute :

— Toi, le larbin, mets-en comme il faut. Je vais vous aider tous les deux…

La lampe s’éteint. On entend rire doucement la duchesse, puis le silence revient. Bientôt quelques soupirs tintent.

La duchesse dit :

— Comment te nommes-tu, ma petite ?

— Pygette, madame.

— Oh…