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rapide comme une biche pourchassée, revint en arrière, prit sur un fauteuil le kimono bleu de Syphone, le mit et se sauva par la salle à manger.

Elle courut à la fenêtre, l’ouvrit, aperçut une verrière portée par des poutrelles de fer sur lesquelles on pouvait marcher et s’y aventura sans plus attendre. Elle traversa ainsi toute la cour, muette, silencieuse et sentant son cœur battre désordonnément. Enfin elle se trouva devant une autre fenêtre, et, après un coup d’œil, pénétra audacieusement dans le local ouvert.

Elle se vit en une salle de bains encore pleine de vapeur d’eau, et dont le propriétaire venait certainement de sortir à l’instant. Elle hésita à aller plus loin, puis, pensant de deux portes offertes que l’une — la bonne — allait vers la cuisine et le service, décida de la choisir Elle entrebâilla. C’était la chambre à coucher. Comme il lui semblait qu’elle fût vide, elle entra avec épouvante, mais fermement. Elle avait le buste passé déjà quand une voix sèche l’immobilisa.

— Entrez plus vite !

Ces mots étaient dits avec un accent anglais des plus rauques.

Pygette obéit.

Sur le lit, un homme était étendu, en pyjama, la face longue, les dents apparentes et un poil jaune clair répandu sur le front. Il dit :

— Venez ici !

Pygette s’approcha.

— Quittez cette robe !

Elle laissa tomber le kimono.

— Aoh, vous êtes très gentille.

Il lui tapota les hanches.

— Étendez-vous à côté de moi,

Elle continua à obéir.

— Et maintenant…

Avouons-le, cet Anglais était terriblement exigeant.