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ENTRE DEUX CARESSES

sent connues de Séphardi, lui était à charge. Pourtant il fallait s’y résigner. Ce diable d’homme avec lequel il restait associé, apparaissait tout de même un ami singulièrement puissant. Quel soutien !… Quelle aide !…

Et il songeait aux caresses de la belle Fanny Bloch… Avoir eu un témoin, au fond de l’auto, comme si cela s’était passé au milieu de la rue, quelle humiliation !…

Séphardi, comprenant le sens de ses réflexions, le regarda un moment puis se leva.

— Je vous quitte, mon cher ami. J’ai encore à faire et pourtant je meurs de sommeil.

Il ajouta près de la porte :

— Mes hommages à votre charmante femme. J’ai rapporté de Smyrne pour elle quelques pâtisseries turco-grecques qu’elle recevra demain dans une coupe ancienne que j’ai jugée assez curieuse.

Il sortit.

. . . . . . . . . .

Au même instant Jeanne Mexme, rentrant en auto de visiter Sophie de Livromes, se demandait :

— Mais que signifie cette voiture qui me suit ? Sans cesse elle me dépasse et se laisse ensuite rattraper sans rime ni raison. Le chauffeur aurait-il un béguin pour moi ?

Car la voiture n’avait pas d’habitant. C’était encore un agent de Séphardi qui la menait. Celui-là se trouvait spécialement attaché à Jeanne. Depuis longtemps il aurait pu dire minute à