Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
ENTRE DEUX CARESSES

groupe Pearson, interpella le gouvernement sur les mesures propres à sauver la petite épargne. Le ministre, qui en avait bien vu d’autres, rappela au député une fâcheuse aventure à lui advenue lorsqu’il était membre du Conseil d’administration de la « Société des Heureux Ménages ». C’était une tontine qui outrait encore les facilités que le code donne à ce genre de filouteries. L’autre se rassit.

Mais Mexme trembla.

Ce ne fut pas tout. Les forces hostiles qui se dissimulaient, muselées par le succès jusque-là incoercible de l’affaire, crurent le moment venu de désagréger les Pétroles Narbonnais et firent donner la garde. On télégraphia à Mexme une grève de huit mille cimentiers italiens et douze mille autres avaient formé un énorme meeting pour délibérer s’ils demanderaient à rentrer dans leur pays.

C’étaient les envoyés des sociétés pétrolières ennemies, le gros consortium de Paris et la Shell Dutch qui, par des subsides à des secrétaires de syndicats, avaient fomenté tout cela.

Séphardi se trouvait alors à Smyrne, pour des affaires mystérieuses relatives aux industries à créer au bord de l’Euphrate. Il acheta un aviateur et son pilote, lorsqu’il connut l’aventure et rentra à Paris par un vol direct au-dessus de la Méditerranée. Il fut chez lui à sept heures du matin et sans s’arrêter commença une tournée défensive…