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ENTRE DEUX CARESSES

prudents les emballés. Toute la nuit il médita ce problème, qui l’obséda derechef le lendemain.

L’après-midi, ce jour-là, on cotait deux mille quatre cent cinquante-cinq, et le jour suivant les Pétroles étaient demandés, mais non offerts, à deux mille quatre cent quatre-vingt-dix…

Mexme attendit vingt-quatre heures encore. On était acheteur, et toujours sans contrepartie, à deux mille cinq cent trente.

Le mouvement, régulier, possédait la violence irrésistible d’un flux.

Décidé, il rédigea un petit article et le fit porter à un journal très lu. On y annonçait officieusement que les Pétroles Narbonnais ne donneraient sans doute pas de dividende avant deux ans.

Le lendemain du jour où parut l’article, il y eut du flottement en Bourse. On cota deux mille quatre cent quatre-vingt-dix-huit. Mais le surlendemain la nouvelle, qu’on assurait venue de bonne source, fut reproduite dans trente journaux financiers envoyés en province, et il y eut une Bourse troublée sur des ordres de vente venus par télégrammes. Sans effort, les agents de change maintinrent les positions. Les ordres d’achat absorbèrent le disponible.

Le danger apparut le lendemain même de ce jour d’hésitation. Mexme reçut douze mille lettres de protestations et d’injures, et, la baisse fut brutale. On perdit cent quatre-vingt francs avant trois heures.

En même temps, un député stipendié par le