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ENTRE DEUX CARESSES

Régime, aient eu la même gloire. Mais le certain c’est que ce « boom » des pétroles atteignait le niveau d’une folie collective.

Au début, Mexme et Séphardi conçurent juste d’exploiter les vingt puits où le pétrole sourdait spontanément. On pensait commencer modestement et appeler les capitaux au fur et à mesure. On ne craignait, en effet, aucune concurrence. Des possessions de titres faisaient les promoteurs maîtres des voix ferrées aboutissant dans la Narbonnaise. On avait acheté en bloc le port de Graissan et ses entours. Là on édifierait une sorte de Liverpool du Pétrole. C’était déjà grandiose. Toutefois il fallut voir plus vaste dès que la mode s’y mit. C’est une maîtresse agréable, certes, mais très tyrannique et qui court plus loin qu’on ne voudrait…

Dès qu’on parla des transformations à prévoir dans le département de l’Aude par l’industrie des pétroles, les milieux intellectuels s’agitèrent. Des artistes, des historiens et des littérateurs se prirent subitement d’affection pour une terre dont les gloires certaines d’ailleurs et notables, avaient été bien oubliées jusque-là.

Pendant des mois, les journalistes publièrent et rendirent quotidiens, à ce propos, le Larousse et les encyclopédies. On se serait lassé de cette érudition quand l’Académie française couronna un livre titré : « Narbo-Martius ». Il contait la victoire remportée en — 118 par Encius Donatius Ahenobarbus sur les Allobroges. C’est à la suite