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ENTRE DEUX CARESSES

au nord du golfe Massaliote. Peut-être pourrait-on retrouver le pétrole autour de Nice ?…

Il fallait donc partout forer la terre alluvionnaire, prendre contact avec la roche, jadis sous-marine, et la percer jusqu’aux ressources d’huiles. En même temps qu’ils remuaient la terre, sondaient les puits et préparaient la formidable exploitation, les rudes ouvriers du Piémont rattachaient ce territoire, renouvelé dans toutes ses activités, au système de voies ferrées du Pays. Une pipe-line conduirait le Pétrole à Bordeaux, une autre à Marseille. On rêvait d’alimenter de même façon Nantes, et peut-être Le Havre, puis Paris. Le charbon le céderait au Pétrole pour les machines des paquebots et des cuirassés. Cette terre, jadis glorieuse, puis rentrée dans l’oubli jusqu’à la création d’un gros commerce de vins, soutenu longtemps par la culture vinicole de tout l’arrière-pays, changerait en quelques années, par son nouvel avatar, les axes du grand négoce occidental.

Les ambitions de Séphardi et de Georges Mexme étaient déjà dépassées et noyées dans un succès venu comme un mascaret. Par un caprice extraordinaire de la publicité, les Pétroles Narbonnais non seulement intéressaient aujourd’hui tous les financiers et leur clientèle, mais ils passionnaient le public comme une belle actrice ou un crime sensationnel.

Le fait est rare. On ne cite guère que les affaires de la Compagnie des Indes, qui, sous l’Ancien