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CHAPITRE PREMIER

LES PÉTROLES.

De l’étang de Vendres à Sigean et de Lézignan à la Méditerranée les Pétroles étaient désormais rois. Sortie des épures et graphiques, des devis et géodésies, la puissante entreprise de Mexme et Séphardi occupait maintenant tous les financiers d’Europe.

Trente mille terrassiers Piémontais, car les Français s’étaient refusés au labeur imposé, taylorisé et à journées longues, affouillaient un sol illustre, dévasté par eux comme par un cataclysme. On rasait les villages, on brûlait des vignes millénaires, on détruisait les collines à la panclastite, on faisait plat comme une table un immense terroir, où des bâtiments géants, des entrepôts babéliques, des halls vertigineux et des voies ferrées innombrables commençaient de naître hâtivement.

Les habitants de la Narbonnaise émigraient comme des fourmis. L’antique Narbôn créée par les Phéniciens mille ans avant notre ère redevenait, après bien des aventures et des avatars innombrables, une des cités-reines de la Méditerranée.

La côte ligustique allait retrouver une splen-