des Pétroles Narbonnais avec précaution, et laisser tous les bénéfices à des gens plus audacieux que moi. Ou alors prendre la place royale et drainer tous les avantages.
— Lesquels ?
— Je dis « tous ».
— Un mot ! Voyons ! Il suffit d’un rien, tant qu’une société n’est pas partie à exploiter, pour faire disparaître les bénéfices espérés.
— Eh bien, ce rien ne se produira pas !
Il but encore un verre de kummel, puis se tourna vers sa femme.
— En ce moment, les Pétroles valent soixante millions… Dans six mois ils en vaudront cent, dans un an ils en vaudront trois cents et dans dix ans trois milliards. Voilà !
Elle jeta sa cigarette violemment.
— Et tu as eu l’intention de te faire roi des Pétroles ?
— Je me suis fait roi moi-même.
— Et Séphardi ?
Il dit avec suffisance :
— Malgré tous ses efforts j’ai pu damer le pion à Séphardi. Il a beaucoup moins de terrains pétrolifères que moi. Je suis maître, là où les puits seront forés, et sur le littoral, là où sera fait le port.
— Folie des grandeurs, mon ami…
— Moi !…
Il se mit à rire.
— …Pas le plus petit grain de folie. Je suis le