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ENTRE DEUX CARESSES

Jeanne Mexme reconnaissait Georges Mexme…

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La jeune femme avait quitté l’antre de la sorcière sans presque s’en apercevoir. La mystérieuse Raia ne lui avait plus dit un seul mot et la regarda s’enfuir comme une bête chassée. Jeanne courait maintenant les Champs-Élysées pour retrouver sa quiétude, par l’espace, la vie et la douceur du soir tombant.

Quelle étrange idée avait-elle eu d’aller consulter cette magicienne ? Quel souvenir, quel appel, quelle prévision tragique se trouvait maintenant en elle comme le ver dans un fruit ? Il lui fallait chasser ces images redoutables de son cerveau. Pourrait-elle ?

Cependant, à marcher sous les arbres aux feuilles opalisées par les reflets du couchant, elle reconquit peu à peu le calme. Son inconscient réagissait. Dans le chaos des perceptions réelles, les images entrevues chez Raia reculèrent lentement. Elle raisonnait pour expliquer cette jonglerie. Car c’était, n’est-ce pas, une sorte de rêve provoqué par quelque secret, qui, durant un court instant, avait possédé son cerveau.

Le calme lui revint. Quoi, sans doute la sorcière faisait-elle voir à tout le monde quelque chose de semblable et les imaginations de ses clientes travaillaient alors seules sur l’unique donnée fantastique. Oh ! c’était certes bien fait. Mais…

Et puis, maintenant que tout cela s’était effacé,