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ENTRE DEUX CARESSES

de si délicats événements ? S’ils adviennent même, ils auront sans doute un tout autre aspect que tu ne crois et tu auras rêvé en vain.

— Je sais cela. Mais Séphardi m’est à charge, dans ma vie et dans les affaires de la banque. Pourtant il ne me ment jamais. J’ai confiance dans tout ce qu’il me dit, à moi.

— Dis donc, Jeanne, tu n’es pas superstitieuse, mais tu sais aussi que je le suis, si l’on peut dire, moins encore. Pourtant j’ai visité souvent Raia, tu sais, la devineresse de la rue du Colisée. Tu devrais y aller. Elle remettrait, j’en suis assurée, du calme en ton esprit un peu trop porté vers les images fatales…

— Tu y vas, toi ?

— Oui.

— Que te dit-elle ?

— Ce que je désire savoir et elle ne s’est jamais trompée. Elle évoque dans des miroirs magiques, et vous voyez l’avenir vous-même. Vous l’interprétez ainsi à votre gré.

— Trucs de prestidigitation…

— Mais non, Jeanne. D’ailleurs tu es toujours très maîtresse de toi et ne te laisses jamais impressionner. Va donc voir Raia. Je suis certaine que ses paroles ou ses évocations — tu jugeras à ton gré — t’apporteront une quiétude neuve.

— En somme, pourquoi pas ?

— Nous sommes à deux pas. Cours-y ! Justement j’ai vu passer à l’instant l’auto de Nahmys. Il va où je sais, je vais le retrouver…