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ENTRE DEUX CARESSES

— Ah ! Il fait des affaires avec Georges.

— Fanny, tu es trop hypocrite ! Tu le sais bien. Qui peut ignorer la grande affaire des Pétroles Narbonnais ?

Fanny rougit et se tourna vers son amie.

— J’oubliais. Alors il était venu arranger cela avec ton mari ?

— Je crois. Mais je ne suis pas assurée de connaître tous les dessous. Georges me les dissimule.

— Dame ! il considère que la banque est une chose, et toi une autre…

— Fanny, dans notre union, l’intellectuel c’est moi. Je n’en tire aucun orgueil, mais les affaires, tant qu’elles ne sont pas de simples cours de Bourse, ressortissent à l’intelligence pure, et j’aurais eu mon mot à dire.

— Toi, Jeanne, je te vois banquière !…

— Ne dis pas de bêtises, Fanny. Georges est un homme impulsif et ardent au possible…

— Alors de quoi te plains-tu ?

Fanny jetait obliquement un regard amusé à Jeanne, qui éclata de rire.

— Mais tu ne penses qu’à ça, mon petit ! C’est une maladie. Tu finiras paralytique générale…

— Rare chez une femme ! Et puis, au fond, ce n’est peut-être pas si désagréable. Surtout, si l’on a fait auparavant collection de souvenirs…

— Laisses-moi préférer autre chose… Enfin, je parlais du caractère de Georges en affaires. Il se croit toujours aux jeux olympiques. Il se rue, sans réfléchir, devant soi, comme un fou. Il