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ENTRE DEUX CARESSES

même. Sa sensualité idéalisait malgré elle. C’était pour l’ancien banquier une sorte de douleur nouvelle que de voir sa maîtresse, défaillante de joie, implorer d’une voix mystique et confiante l’absolu de perfection en elle presque réalisé.

Mexme se souvenait alors d’avoir disserté sur l’Amour avec des femmes belles et spirituelles comme des déesses, avec des hommes experts à graver leurs idées en paroles subtiles. Qu’étaient ces formules livresques devant la seule ferveur de la douce Aglaé.

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Cependant la jeune femme avait un amant riche qui depuis longtemps l’entretenait. Il s’absentait souvent. Quoiqu’il lui laissât alors ce qu’il fallait pour attendre son retour sans inquiétude matérielle, elle aimait trop les amoureuses aventures pour, entre-temps, ne pas chercher à monnayer son plaisir. L’amant revint. Il connut aussitôt, par des racontars, la présence de Mexme qui l’ignorait. Il vit l’ancien banquier et jugea vain de provoquer cet homme athlétique. Le mieux pour briser le lien qui unissait Aglaé à un gaillard si redoutable, était d’emmener sa douce amie assez loin de Paris un ou deux mois durant.

Ce plan, élaboré le lendemain du retour de l’individu, fut mis en acte sans tarder. Aglaé avait averti Mexme qu’avec un ancien amant généreux elle irait en banlieue tout un jour. Elle ne revint point. On l’avait emmenée en auto à Étampes, et