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ENTRE DEUX CARESSES

richesse y était autrement répartie, pourrait devenir harmonieuse et bonne, puisque la pauvreté seule garde des vertus humaines… Mais ces êtres-là, enrichis, seraient-ils encore ce qu’ils sont ?

— Tu viens chez moi maintenant ? dit Aglaé.

Il fit oui.

— Je suis heureuse. Paye ! j’ai là-bas deux chartreuses et deux bocks.

. . . . . . . . . .

Il devint l’amant de cœur d’Aglaé. La jeune femme sentit tôt que cet homme dur et tendre pensait à une autre femme. Elle ne l’en aima que mieux, mais elle disait dans les moments d’expansion :

— Comme tu l’aimes, dis ?

Un jour elle murmura :

— Tu sais, ton coup, c’en a fait du bruit ! J’ai bien vu ton portrait dans les journaux.

Elle avait vu cela sans savoir où se rappeler si c’était « un coup » ou une autre affaire. Seule comptait pour elle la célébrité journalistique de cet amant dont elle était fière.

Elle disait encore :

— Tu as bien l’air de ces aventuriers qu’on voit dans les romans. On devine que tu ne crains rien. Comme j’ai été heureuse de te retrouver. J’ai tant rêvé de toi. Et que tu m’aimes un peu… Ah chéri, tout ce que j’ai t’appartient… tout…

. . . . . . . . . .

Séphardi donnait des ordres dans son cabinet No 3 où il recevait exclusivement les agents des