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ENTRE DEUX CARESSES

un certain jeu à la bâche. S’introduire dessous sera facile.

Maintenant il faut faire vite. De sa cabine vitrée derrière le train il y a un homme qui voit tout, et cette lune éclaire…

Brutalement Mexme saisit l’épaisse toile, l’écarte, voit l’ouverture suffisante et s’introduit avec une énergie sauvage. Il passe jusqu’aux hanches et il est arrêté. D’un effort nouveau il introduit le reste de son corps et glisse sur une pente en une sorte de trou aménagé au centre du chargement. Il est là ahuri songeant à se mettre droit quand, devant lui, un cri jaillit, aigu et pourtant retenu. Dans la posture burlesque où il se trouve, Mexme ne bouge pourtant plus et attend. Enfin il dit :

— Il y a quelqu’un ici… Une femme… Madame, soyez rassurée. Je ne veux et ne saurais vouloir de mal à personne.

Rien ne répond.

— Nous allons, Madame, passer sans doute quelques heures ensemble. Je ne désire pas savoir ce que vous faites ici, ni où vous allez. Moi je suis un pauvre diable qui veut voyager gratis. C’est tout. Voulez-vous me dire si je dois rester où je suis ? Je me trouve très mal, je préférerais m’engager au fond de ce boyau. Où êtes-vous ?

Le silence persiste. Mexme se demande que dire et faire. Alors une voix consent à se faire ouïr.

— Qui êtes-vous ?